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Honda NSX : en avance sur son temps

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La fin 2008 aura été terrible pour Honda. Face à la baisse générale des ventes, le troisième constructeur nippon a annoncé des licenciements, menacé de délocaliser sa production, avant de sacrifier deux fleurons de son patrimoine sportif : son écurie de F1 (certes au plus bas depuis deux saisons), puis la remplaçante attendue de la révérée NSX, qui ne connaîtra donc pas de descendance à court terme. Retour sur la carrière d’une surdouée.[/b]
A la fin des années 1980, Honda dicte sa loi en F1 avec ses V6 turbo puis ses V10, propulsant les monoplaces de Lotus, Williams puis McLaren. Entre 1986 et 1991, le motoriste japonais remporte six titres constructeurs d’affilée et truste cinq titres pilotes. Surfant sur son hégémonie sportive éclatante (jusqu’à 15 victoires sur 16 courses en 1988 avec le duo Prost-Senna chez McLaren), Honda caresse de nouvelles ambitions en série. En 1989, il se lance dans la cour des grands et présente une superbe voiture de sport au salon de Chicago.


Technologiquement vôtre
Tout comme Honda a vaincu Porsche (TAG) et Ferrari sur la piste, l’objectif de la NSX est d’en remontrer aux meilleures GT européennes. Honda s’en est donné les moyens. Véritable lame sur roues, la NSX arbore une ligne effilée, très basse et tout en longueur. La pureté de ce profil est encore accentuée par l’emploi de phares escamotables à l’avant, qui évoquent alors Ferrari, Lamborghini ou Corvette. Du beau linge… Ce coup de crayon n’est pas vain : la NSX est aussi une vitrine technologique. Honda fait honneur à sa réputation de motoriste de génie en donnant à sa GT un V6 3.0 en aluminium, doté de 24 soupapes en titane et du génial système d’alimentation VTEC, spécialité de la maison. Cette véritable pièce d’orfèvrerie développe 274 ch et chante jusqu’à 8 000 trs/min. Elle prend place en position centrale arrière dans une structure monocoque elle aussi en aluminium, de même que les suspensions. L’ensemble pèse seulement 1350 kg, franchit le 0 à 100 km/h en 5,9 s et le 1 000 m DA en environ 25 s.
L’auto fait mieux que répondre aux attentes de ses concepteurs : elle impose de nouveaux standards. Avant même que la NSX soit commercialisée, les Ferrari 348 et Porsche 911 Carrera (type 964) prennent dix ans dans la vue et passent pour d’aimables machines agricoles face à la perfection technique de la Nippone. Au volant, la torpille made in Japan s’éloigne encore un peu plus à l’horizon : sa caisse légère et son amortissement sophistiqué en font une sorte de kart géant ultra-efficace, à la fois grisant et facile à mener, avec en bande son des vocalises de supercar. La NSX ne sacrifie pour autant rien au confort, à la hauteur des meilleures GT.


Péché d’orgueil
La Honda de tous les superlatifs n’aura pas le succès qu’elle méritait. Honda facture ce pôt-pourri de son savoir-faire au prix fort : environ 500 000 F en France à son lancement, soit plus qu’une 911 au blason autrement prestigieux. Le constructeur se mordra surtout les doigts de s’être reposé sur ses lauriers durant toute la longue carrière de la NSX. Hormis quelques versions extrêmes à la diffusion encore plus limitée que le modèle de base, elle ne connaîtra en effet que deux évolutions : un réalésage du moteur à 3.2 pour 280 ch en 1997 (accompagné de jantes et disques de frein de plus grand diamètre, et de l’apparition d’une version targa), et un restylage en 2002, où les phares escamotables laissent place à des optiques fixes. Le prix atteint alors des sommets (650 000 F pour la version Targa, du moins en France où elle est vendue presque deux fois plus cher qu’aux Etats-Unis ou au Japon). Une dizaine d’années après le lancement de la NSX, il est devenu complètement délirant par rapport aux prestations de la voiture. La concurrence n’est évidemment pas restée inactive ; le châssis et les sensations procurées par la NSX sont toujours au niveau, mais sa puissance et ses performances sont d’un autre âge dans une catégorie plusieurs fois renouvelée (Porsche 993 et 997, Ferrari 355 et 360, BMW M3 E36 et E46, arrivée des Jaguar XKR et Maserati 3200 GT). Sans compter toujours ce léger détail de l’image de marque : quelles que soient les qualités exceptionnelles de la NSX, Honda ne fera jamais partie du sérail.
Le constructeur finit par se rendre à l’évidence et retire la NSX du marché en 2005. Sa descendance semblait assurée, annoncée régulièrement à coups de concept cars dans les salons ou de mulets sur le Nürburgring. La super-GT qui devait la remplacer avait changé de recette et adopté un V10 placé à l’avant, dépassant selon la rumeur les 650 ch. Hélas, la confrontation avec la Nissan GT-R et la future Lexus LF-A (elle aussi menacée), comme au bon vieux temps de l’emblématique trio nippon Honda NSX/Nissan Skyline GTR/ Toyota Supra, n’aura pas lieu. Face à la crise, Honda a taillé dans le vif et abandonné le développement de l’auto, pourtant arrivé à un stade très avancé. Sauf si le pragmatisme japonais exhume un jour le projet aussi brutalement qu’il l’a mis à la corbeille, la magistrale NSX n’aura donc pas d’héritière. Elle restera un épisode à part dans la généalogie Honda, à l’origine d’une véritable prise de conscience des constructeurs européens face à ce séduisant péril jaune.

Source: autonews.fr

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Invité

C'est triste pleur , j'espère qu'ils reprendront rapidement la conception de la NSX...

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