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Civtec

Honda Accord: condamnée à l'excellence

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Si je vous dis que la Honda Accord est l'une des meilleures voitures au monde, vous allez sans doute trouver que je pousse un peu trop le bouchon... Permettez-moi donc de vous rappeler que, depuis sa naissance, il y a plus de 30 ans, elle se retrouve à chaque année dans les palmarès des meilleures voitures, du Top 10 de Car and Driver aux sondages de fiabilité de Consumer Reports ou, plus près de chez nous, du Guide autos du magazine Protégez-vous.

L'Accord est à Honda ce que la Camry est à Toyota: une valeur sûre d'entre les valeurs sûres. Pas pour rien que ces deux éternelles rivales sont les mesures étalons de la catégorie des berlines intermédiaires, la plus importante du marché nord-américain en matière de ventes. C'est donc un euphémisme d'affirmer que l'Accord est un modèle important pour Honda: la Civic et elles constituent le pain et le beurre de ce constructeur. L'Accord est condamnée à l'excellence, ce qui représente un défi à chaque renouvellement.

Huit générations plus tard

Introduite en Amérique en 1977, l'Accord en est à sa huitième génération. C'est d'ailleurs une vieille connaissance: j'en ai possédé une et mon paternel, deux. J'ai ainsi pu conduire des exemplaires de chaque génération, à l'exception de la première.

Si l'Accord s'est bonifiée et raffinée au fil des ans, certains diront qu'elle s'est aussi embourgeoisée, et ils n'auront pas tort. En même temps, sa carrosserie est devenue de plus en plus anonyme. Et les stylistes japonais, souvent critiqués, n'y sont pour rien: les Accord sont conçues et dessinées aux États-Unis depuis belle lurette. S'il faut pointer un doigt accusateur, c'est du côté de Dave Marek, designer en chef de Honda Amérique. Depuis qu'il sévit à ce poste, les Honda sont devenues des voitures fades, quand elles ne sont pas carrément laides -- chaque fois que je vois une camionnette Ridgeline, mon sang s'arrête.

Cela dit, l'Accord de huitième génération constitue, à mes yeux, un net progrès. Ce qui n'est cependant pas l'avis de tout le monde, bien au contraire. Pour ma part, j'aime l'allure sobre de la berline, discrète mais chic. Le coupé, lui, compte plus d'admirateurs que de détracteurs. Il a une sacré gueule et pourrait facilement passer pour un coupé de luxe qui coûte 20 000 dollars de plus. À mon avis, c'est la plus belle Honda depuis longtemps.

Le coupé et la berline sont les deux configurations offertes. À quand le retour de la familiale? Avec la disgrâce des VUS et l'augmentation du prix de l'essence, le timing serait parfait.

Toujours bien construite et plus spacieuse

Si le design de la berline ne fait pas l'unanimité, la fonction n'a pas été négligée au profit de la forme: plus longue que sa devancière, l'Accord n'a jamais été aussi spacieuse. Pour le reste, le contenu est conforme à l'emballage: la présentation intérieure est sobre, voire même cossue, mais encore une fois de façon très discrète, subtile.

Pour ceux et celles qui s'inquiètent de la qualité d'assemblage des japonaises construites en Amérique, sachez qu'elle était irréprochable dans les cinq exemplaires que nous avons pu conduire. À l'oeil comme au toucher, les matériaux utilisés respirent la qualité. S'il y a des failles, c'est du côté de l'ergonomie. Rien de majeur, mais le regroupement, dans un seul bloc, des commandes de la climatisation, du chauffage, de la radio et de l'écran multifonction peut engendrer une certaine confusion. Par contre, les commandes sont simples et faciles d'accès. Les espaces de rangement, eux, sont fonctionnels et bien disposés; ils consistent, pour l'essentiel, en de grands vide-poches dans les portières et d'autres, plus petits mais néanmoins pratiques, dans la console centrale.

La position de conduite est très bonne, ce qui mérite d'être souligné parce que ça n'a pas toujours été le cas. Très confortables dans le modèle précédent, les sièges de la nouvelle Accord sont bizarrement rembourrés dans certaines versions, avec une protubérance dans le bas du dossier. Le soutien lombaire, c'est bien, mais pas trop. Le soutien latéral, en revanche, est sans reproche.

Frugale et propre

L'Accord berline se décline en cinq versions et le coupé, quatre. Ce qui les différencie, outre les niveaux d'équipement, ce sont les motorisations. Allons-y dans l'ordre: le modèle d'entrée est la berline LX, qui reçoit un 4-cylindres de 2,4 litres, bon pour 177 chevaux. Un cran plus haut, les versions EX et EX-L ont droit à une version plus puissante de ce moteur (190 chevaux). Ces deux versions peuvent aussi recevoir un V6 de 3,5 litres (268 chevaux). Une motorisation diesel -- une première pour Honda en Amérique du Nord -- devrait compléter l'offre à l'automne.

Honda jouit d'une solide réputation technique et on comprend pourquoi dès les premiers tours de roue. Qu'il s'agisse des versions à 4 ou 6 cylindres, ces moteurs sont d'un raffinement qui n'a rien à envier -- ou si peu -- à ce que proposent des voitures beaucoup plus chères, japonaises ou européennes. À vitesse de croisière, disons entre 80 et 120 km/h, la douceur des 4-cylindres est telle que l'on peut presque les confondre avec le V6. Ce dernier demeure cependant un poil plus souple. Ces moteurs ont aussi une qualité grandement appréciée par les temps qui courent: ils consomment peu. Le V6 est particulièrement brillant à ce chapitre, grâce à ses deux cylindres qui peuvent se désactiver. Autre qualité appréciable: ils sont propres, obtenant la norme PZEV (Partially Zero Emission Vehicle).

Comme toujours chez Honda, on a droit à une excellente boîte manuelle, mais elle a cependant perdu un peu de sa fermeté et de sa précision. Notez que les coupés ont droit à une boîte à six rapports, contre cinq pour la berline. La boîte automatique a cependant gagné en rapidité lors des changements de rapports, en plus d'être toujours aussi fluide. Du très beau travail, encore une fois.

Deux configurations,

deux personnalités

Au fil des générations, on l'a évoqué plus tôt dans ce texte, l'Accord a perdu ce petit côté vif, pointu, qui la distinguait de ses ternes rivales japonaises. Elle s'est américanisée, tant dans sa conception que dans son comportement. La faute d'abord à une direction trop assistée, qui lui enlève précision et rapidité d'exécution. Mais, attention, c'est tout de même moins grave que la direction d'une Camry! Cette dernière demeure cependant mieux insonorisée que sa rivale.

Le comportement sans surprise de la berline est tout sauf électrisant. La tenue de route est correcte, il n'y a pas trop de roulis, pas trop de sous-virage... mais pas trop d'épices non plus! L'accent a clairement été mis sur le confort, ce qui ne déplaira pas aux douillets conducteurs américains. On retrouve la douceur de roulement qui a fait la réputation des japonaises.

Passer de la berline au coupé a un effet tonique: la conduite, cette fois, se rapproche de celle d'une sportive. Si les deux configurations ont la même plate-forme, le coupé a un empattement plus court, ce qui la rend plus agile. Les trains roulants ont également été revus, avec des calibrages de suspension différents de ceux de la berline. Les coupés sont également chaussés de pneus plus sportifs, et leur direction est plus incisive. Qu'on se le dise: l'Accord coupé est plus qu'une version deux portes de ce modèle. Elle a sa personnalité propre, qui lui permet d'aller chercher des acheteurs qui ne seront pas intéressés par la berline.

Conclusion

«Quelle est la meilleure voiture?» C'est la question que l'on me pose le plus souvent, et c'est sans doute la même chose pour mes collègues chroniqueurs auto. Ceux et celles qui me la posent s'attendent à ce que je leur réponde une BMW, une Porsche ou quelque voiture de prestige du genre. Quand je leur dis que c'est, à mon avis, la Honda Accord, il y a un mélange de déception et d'incrédulité dans leur regard, comme si je leur disais que le pâté chinois est mon plat préféré.

Sachez d'abord que mon critère numéro 1 pour qualifier une voiture de bonne ou mauvaise, c'est la fiabilité. Et à ce chapitre, l'Accord a toujours brillé. Aucun raté significatif en 32 ans d'existence, ce n'est pas rien! Pour le reste, l'Accord fait tout bien: habitabilité, confort, tenue de route, raffinement mécanique, qualité de construction... Irréprochable.

Sur une note plus personnelle, j'ai une préférence pour l'Accord par rapport à l'autre référence dans cette catégorie, la Toyota Camry. Ces deux modèles sont parmi ceux que je recommande le plus fréquemment, et ce, depuis que j'exerce ce métier, soit depuis plus de 15 ans (17 pour être précis). Mais si j'enlève mon chapeau de chroniqueur et que je dois choisir demain matin entre ces deux véhicules, j'opte sans hésiter pour l'Accord. La Camry est un poil plus confortable et mieux insonorisée, certes; mais l'Accord la suit de très près, en plus de proposer une conduite moins «chloroformée», moins passive... Moins aseptisée, quoi.

Alors, toujours aussi bonne, l'Accord? Sans aucun doute. Mais attention: il n'y a plus que la Camry et les autres japonaises, maintenant. Il y a d'abord les coréennes, presque aussi fiables et confortables, tout en étant beaucoup moins chères; et les américaines, en net progrès, Ford et GM en tête, avec leurs Fusion, Malibu et Aura. L'Accord évolue dans un segment plus concurrentiel que jamais et elle ne l'aura plus aussi facile qu'avant. C'est son karma: elle est condamnée à l'excellence.

Collaborateur du Devoir
***

FICHE TECHNIQUE HONDA ACCORD

- Moteur: 4-cyl 2,4 L

- Puissance: 190 ch

- 0-100 km/h: 7,8 s (boîte man.)

- Vitesse maximale: 210 km/h

- Consommation: 8,4 L/100 km (moyenne ville/route)

- Échelle de prix: 25 090 $ à 37 790 $

Source: le devoir.com

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